Regards sur l’interprétation du rêve

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Entre les mois d’octobre 2008 et de septembre 2009, un groupe de lecture composé de Hassan Makaremi, Emmanuelle Bour-Poitrinal, Yoann Murguet et Anne-Gaëlle Burban s’est donné pour objet d’entrer dans l’œuvre de Sigmund Freud via l’étude de « l’interprétation du rêve » écrit entre 1899 et 1900.

Dans cet ouvrage, Sigmund Freud fait avancer de façon significative la notion d’âme humaine en passant de l’abstraction du concept « esprit » à une description précise du fonctionnement de l’appareil psychique. Pour se faire, il se sert du rêve qu’il choisit d’étudier comme un véritable outil, vecteur de sens et de matériaux analysables.

Pour appuyer sa démonstration, l’auteur va se servir de l’analyse de ses propres rêves, ce qui en soit, est un procédé relativement audacieux et révolutionnaire.
Cette méthode structurante que Freud utilise a également la particularité d’étayer ses hypothèses en les illustrant suivant deux axes :
- le temporel, en se demandant comment le rêve est considéré depuis la nuit des temps,
- le culturel, en s’intéressant à la place que les différentes civilisations qui se sont succédées ont toujours faites au rêve.

 Ce parti pris l’amènera à poser l’individu comme être unique dans son rapport conscient et inconscient au réel, point éminemment important qui le distinguera de certains de ses successeurs. Parmi eux, citons l’ancien disciple et ami Carl Gustav Jung qui, malgré des apports fort intéressants, sera tenté de revenir à une vision potentiellement métaphysique de l’inconscient en le posant comme collectif.
C’est à cet endroit et grâce à cet ouvrage fondamental que la métaphysique et la science se séparent.

 

Cette coupure/lien donne lieu à reconsidérer la place de l’inconscient comme un immense champ méconnu et ouvert dans lequel la conscience n’occupe qu’une petite place. De fait, l’étendue de nos connaissances se trouve alors relativisée à un autre degré, largement plus vaste et potentiellement vertigineux, qu’il reste à étudier totalement.
D’une certaine manière, l’on pourrait dire que Freud s’inscrit en droit fil de la pensée de Jean-Jacques Rousseau, dont la devise vitam impendere vero (consacrer sa vie à la vérité), considère la notion de vérité comme objet de recherche supérieur à toute autre valeur et même à sa propre réputation ou son propre honneur. En effet, Freud comme Rousseau cherche à aller au bout de ce qu’il pense en dépit de l’inconfort que cela entraine pour nombre de nos certitudes.

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De tout temps le groupe humain a cherché à lire, à interpréter ses productions nocturnes, communément appelées : rêves. Ainsi, dès le début de son ouvrage S.F nous invite à considérer le phénomène du rêve comme un évènement transverse à toutes les civilisations.

Revêtant tantôt la forme d’un message divin, tantôt la fonction d’un songe prémonitoire S.Freud met en lumière le rôle médian du rêve. Mais de quel type de médiation s’agit-il?

Loin d’une médiation entre le monde des vivants et des morts, l’auteur cherche à échafauder un argumentaire, une démonstration analytique qui tente de scalper toute tentative d’interprétation métaphysique du rêve. Aussi, si le rêve se joue comme intersession, interlude entre l’état de veille et le sommeil, il s’agit pour S. Freud de nous montrer que le rêve est autre chose que le sommeil et qu’il implique un véritable processus. C’est ce que l’on appelle le travail du rêve : condensation, déplacement, symbolisation et présentabilité. Ce travail se pose également en deux temps : dans l’élaboration et dans la lecture du rêve. A cela, nous pourrions même rajouter un troisième temps qui est l’acte de raconter, de retranscrire son rêve (à soi-même et/ou à autrui).

Ainsi, de façon scientifique, dès le premier chapitre, il nous est offert de constater que le rêve n’est pas d’essence complètement extérieure au rêveur. En effet, S. Freud insiste sur le fait que le rêve est en relation avec la vie de veille du rêveur. Pour servir son propos, il s’appuie sur des exemples de rêves empruntés à la littérature et à sa réalité d’analysant/analyste. Toujours en considérant le rêve comme une sorte de médiation entre le passé et le présent, S. Freud présente le rêve comme un lieu de mémoire vivant et mouvant capable d’intégrer et de combiner des données du « présent » pour retraduire des émotions vécues et intériorisées depuis la toute petite enfance. Pour cela, il met en relief le matériel mnésique présent dans l’élaboration du rêve et pose ainsi les premiers jalons d’un inconscient pensé comme la boite noire intime et unique de chaque rêveur. Mais alors, que dire des « rêves typiques » partagés par des générations ? Le « rêve typique » utilise parfois, en effet, des symboles communs, que l’on peut retrouver trait pour trait aussi bien dans le Brésil d’aujourd’hui, que dans la Roumanie d’hier. Sans que cela soit systématique, S. Freud explique que, certaines symbolisations peuvent en effet dépasser la simple représentation individuelle pour recouper une sorte de tronc commun. Parmi ces représentations, on comptera celle de la maison comme probable métaphore du corps. Un autre rêve est également commun à beaucoup d’entre nous : celui du rêveur qui vole dans les airs. En termes d’interprétation, S. Freud posera le postulat qu’il s’agit là d’une réminiscence, pourrait-on dire « esthétique », de ce que ressent l’enfant quand l’adulte le prend dans ses bras et le fait « voler »… Le plaisir juste avant l’angoisse peut-être. Les rêves typiques tel que Freud les présente pourraient résulter également de la mise en image de fantasmes universels (de séduction, de castration – Oedipe - et de scène primitive, peut-être aussi de retour au sein maternel), constitutifs de la structuration psychique.
Pour aller plus loin nous pourrions avancer que, les rêves typiques apporteraient de l’information sur « l’objectif » de la censure : elle déforme le rêve pour prévenir le développement d’angoisse. Ainsi rien ne se créer, rien ne se perd dans le rêve, sinon, la transformation, l’articulation et l’actualisation des émotions au service d’un principe de plaisir.
Pour le dire autrement, demandons-nous ce que fait Freud quand il met en lumière la relation du rêve avec la vie de veille, ainsi que sa composition mnésique ? Et bien, il pose le rêve, comme un acte d’individuation. En effet, le rêve appartient dans son expédition et sa destination au rêveur et non plus à une instance divine ou seulement culturelle. Le rêve serait donc une médiation, une traduction pourrait-on dire « appropriative et présentable» personnelle des signes, symboles et messages empruntés à la culture au service de son propre discours personnel. Et ce discours, quant à lui, émane de l’inconscient du sujet. On comprend mieux ainsi l’expression : « le rêve est la voie royale vers l’inconscient ».

D’un point de vue critique, certains opposeront à Freud que le rêve est de source somatique, qu’il est le seul prolongement de la vie organique du corps. Mais Freud démonte cette attaque en prouvant que si certains stimuli sensoriels peuvent être intégrés dans un rêve, ce n’est que pour mieux les transformer/détourner au service du souhait du rêve. Dans cette dialectique psycho-somatique, l’option Freudienne pose le psychisme comme facteur occasionnant primaire.

Loin d’une attribution divine ou même simplement poétique, S.Freud pose le rêve comme une petite psychose qui permettrait au rêveur de poursuivre un train de pensées interrompu et intériorisé pendant la journée et qui ferait écho à un refoulement bien plus ancien. Il permettrait ainsi l’accomplissement d’un élan, d’une excitation qui n’aurait pas eu l’occasion de se déplier complètement dans la journée. Ce classement affectivo-dynamique engendré par le rêve viendrait adjoindre une émotion récente et en la faisant dialoguer avec les différentes strates de la mémoire primordiale qui agirait comme une véritable base de données inconsciente (boite noire) du rêveur. A ce titre S.Freud cite la théorie de Robert : « jamais ne deviennent excitateurs du rêve des choses qui l’on a pleinement pensées jusqu’au bout. » Le rêve serait donc à envisager comme un espace/temps qui permettrait cet accomplissement personnel, cet agencement toujours échafaudé avec ou à partir (?) du système de la censure agissant au niveau du préconscient. Cet accomplissement nocturne d’ailleurs montre bien souvent, à sa décharge et grande surprise, le rêveur dans des situations parfois totalement libres, voir amorales, où l’homme revient à l’état de nature. Ces représentations non-voulues, en contraste avec la bonne éducation/éthique diurne pose la question de la responsabilité, voir du sentiment de culpabilité du rêveur au réveil. D’où le salut cherché, peut-être, dans la démission mystique de certaines approches métaphysiques et culturelles du rêve ?

Enfin, S. Freud insiste sur le fait que le contenu du rêve n’est pas à prendre comme argent comptant. Au contraire, le travail du rêve est semblable à celui d’un rébus qui se compose et se décompose par un système élaboré de codification entre contenu manifeste et pensées latentes du rêve. Le tout ordonnancé sous l’égide de la censure qui donne lieu à des jeux de présentabilité.

Ce monde à part qu’est le rêve - cette hétérotopie parallèle à la conscience et qui vivrait avec ses propres normes, lois et dynamiques - a la capacité de propulser le rêveur dans une trajectoire spatio-temporelle où il peut devenir dupe de son propre rêve. En effet, la force de conviction du contenu manifeste tient bien souvent de la mise en scène (décor, personnages, objet, couleur, langage, détails…) du rêve. Cette dernière peut faire vivre, ressentir au rêveur la même intensité émotionnelle qu’à l’état diurne. Cet état de « brouillage des frontières », qui semble à première vue parfois si complètement déconnecté de la réalité et pourtant si « véridique » est en effet un des points communs entre le délire psychotique (ou hystérique ?) et le rêve. En effet, tous deux échappent à la logique commune.

On le voit, le rêve est présent dans l’Histoire de l’humanité car il reflète les petites histoires de chacun. Rêve et culture sont liés, au sens où la culture est une fenêtre ouverte sur l’empreinte singulière laissée par les émotions sur la peau policée de l’homme en devenir-dénaturé. Mais comment le rêve s’articule-t-il à l’inconscient ? Comment l’Interprétation du rêve de Sigmund Freud nous permet-elle d’avancer dans une définition de l’inconscient ?

Le point de départ est le constat que le rêve est une activité d’âme, qui se tient au sein d’un complexe psychique, jusque là décrit incomplètement par les philosophes et les psychiatres.
Après avoir exprimé toute l’insatisfaction que lui procurent les différents modes d’interprétation des rêves répertoriés jusque là, Sigmund Freud émet l’hypothèse majeure :
« le rêve est l’accomplissement d’un souhait »
Qu’il remplacera assez vite par :
« le rêve est la réalisation (déguisée) d’un souhait (refoulé) »

Il complète cette hypothèse par l’existence probable de deux puissances psychiques :
-L’une constitue le souhait sous une pulsion de l’inconscient
-L’autre exerce la censure ou autorise l’admission à la conscience.
C’est après avoir décortiqué le rêve qui est le résultat de ces deux puissances, que Sigmund Freud arrive à définir la chose « inconscient », à travers une description plus large, celle de l’appareil psychique : localisation des instances, systèmes et processus.

Puis il expose les points communs qui ressortent de l’observation des rêves, rêves manifestes et pensées latentes exprimées par le rêveur:
-Le rêve constitue une unité de chose d’importance et d’origine diverses, où se mêlent des résidus de perceptions récentes et des souvenirs d’enfance oubliés, des choses indifférentes et des choses importantes. Il remarque que, pour l’interprétation, les choses importantes n’apportent que peu d’information, alors que les accessoires peuvent être des pièces majeures.
-Le rêve est plurivoque ; il contient plusieurs accomplissements de souhaits et conduit à l’accomplissement de souhait de la petite enfance.
-Les rêves typiques apportent de l’information sur « l’objectif » de la censure : elle déforme le rêve pour prévenir le développement d’angoisse.

L’observation des relations entre le contenu du rêve manifeste et les pensées latentes permet de caractériser le travail de rêve :
-condensation du matériel développé dans les pensées latentes, fabrication de personnes composites, de mots condensés
-déplacement, modification du contenu, du souhait de l’inconscient
-symbolisation, en utilisant du matériel du penser inconscient
-présentabilité, pour que le rêve accède à la conscience en déjouant la censure ; c’est le résultat du travail de la pensée vigile qui ajoute de la cohérence et des liaisons à l’ensemble illogique.
Le rêve est profondément égoïste, narcissique. En effet, non seulement le rêve « est le gardien du sommeil » mais c’est toujours la personne qui rêve qui en est le centre directement ou par condensation. Le rêve est donc une fenêtre ouverte sur la réalité psychique du rêveur. Si les représentations ont subi des déformations, des substitutions et des déplacements, SF constate que les affects (quantité de pulsion dégagée dans la représentation) sont inchangés. Cela confirme que la censure cherche bien à obtenir l’inhibition de l’affect.

Enfin, l’état de sommeil indispensable au travail et à l’expression du rêve rend possible la fonction du rêve en abaissant la censure endopsychique.

A partir de ces constats, mettant en évidence que les activités de l’âme sont faites de représentations et pulsions, Sigmund Freud construit « l’instrument qui sert aux opérations de l’âme ».
S’agissant d’un appareil au sein duquel l’image circule et se transforme comme dans le processus du rêve, cet appareil relève de la longue vue équipée de lentilles, représentant des « systèmes », ordonnancés en série, soumis à un circuit d’excitations.
Entre les extrémités de l’appareil, l’extrémité de la perception et l’extrémité de la motilité, se situe la fonction de la mémoire, représentée par des « souvenirs », qui ne sont autre chose que des systèmes impactés par une perception antérieure, dont le rôle reste actif, surtout inconsciemment, à l’occasion d’associations entre eux ou avec de nouvelles perceptions entrantes.

L’inconscient serait donc un ensemble de systèmes mnésiques sur le chemin emprunté par les stimuli de la perception vers la motilité ; comme le démontre l’analyse des rêves, il serait séparé de la motilité par le système dit préconscient, qui abrite la censure, fonction qui régule l’accès de l’excitation à la conscience.
L’observation des rêves hallucinatoires montre que, pendant le sommeil, le cheminement vers la conscience, sous l’effet de la résistance de la censure, peut être rétrograde : du matériel inconscient peut venir exciter les systèmes de la perception puis reprendre son chemin vers la conscience chargé d’images sensorielles, de souvenirs récents, qui enfouissent les pensées du rêve.

Ce matériel inconscient, refoulé et piégé dans les systèmes mnésiques a donc la capacité de se mouvoir dans l’appareil psychique, se charger en représentations sensorielles et se modifier sous l’effet de la censure pour finalement laisser filtrer à la conscience des modes d’expression et de représentations primitifs de l’enfance, et hérités de la genèse du genre humain.
Dans le rêve cette capacité se déclenche sous l’effet d’un souhait du jour ou d’autres traces de pensée récente, de préférence anodine, qui jouent le rôle d’excitateurs puis de supports de transfert d’un souhait inconscient (« le rêve pourrait être décrit aussi comme le substitut de la scène infantile, modifiée par le transfert sur quelque chose de récent »).
Car l’inconscient n’a d’autres buts que l’accomplissement de souhaits ; en effet, il est rempli de souvenirs mnésiques de la satisfaction des besoins vitaux élémentaires ; or lorsque le besoin se fait sentir de nouveau, l’appel à ces souvenirs des premières satisfactions crée le souhait lui-même d’être de nouveau satisfait. La particularité des processus inconscients est de rester indestructible.

C’est l’investissement d’énergie porté sur telle ou telle pensée inconsciente qui lui permet d’affleurer jusqu’à la conscience ou inversement d’être refoulée vers l’inconscient. « Un tel courant dans l’appareil, partant du déplaisir, visant le plaisir, nous l’appelons un souhait ; nous avons dit que rien d’autre qu’un souhait n’était en mesure de mettre l’appareil en mouvement et que le cours de l’excitation en lui était réglé automatiquement par les perceptions de plaisir et déplaisir. »
Ce qui parvient de cela à la conscience ce sont les « affects », c’est à dire la qualité de plaisir ou déplaisir (issu du refoulement d’un souhait, le plus souvent sexuel) contenus dans le matériel de pensée élaboré par le préconscient qui puise dans le système mnésique les signes de langage.
La conscience se comporte en effet comme un capteur de perceptions internes.
A ce titre, on peut dire que l’inconscient, y compris avec sa dimension Préconscient, englobe le Cs car tout ce qui est conscient a un stade préliminaire inconscient, et intermédiaire préconscient.
« l’inconscient est le cercle plus grand qui inclut celui, plus petit, du conscient ; tout ce qui est conscient a un stade préliminaire inconscient, alors que l’inconscient peut s’arrêter à ce stade…L’inconscient est le psychisme proprement réel, aussi inconnu de nous dans sa nature interne que le réel du monde extérieur et qui nous est livré par des données de la conscience tout aussi incomplètement que l’est le monde extérieur par les indications de nos organes sensoriels. »

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L’œuvre porte le sceau de son créateur.

L’irréductibilité de son esprit rationnel apparaît comme une constante, sa propre production onirique y est objet d’étude et nous dévoile des recoins choisis de son âme. Freud est à nu, l’ouvrage a franchi le seuil de ce qui confère à une œuvre scientifique la qualité d’être majeure, sinon culte pour ceux qui s’y intéressent. « L’interprétation des rêves » est le livre par lequel Freud instaure la pratique analytique. Combien d’éléments ici développés deviendront les clefs même du dispositif à venir encore débattu dans les écoles d’analystes d’aujourd’hui ? C’est comme si tout avait été écrit, l’étude du rêve n’est pas seulement la voie royale qui conduit à l’étude des phénomènes inconscients, elle conduit aussi aux fondations d’un socle théorique dont la stabilité nous écarquille encore le regard. Ce sont ces points où s’articulent la découverte et le devenir de son travail que l’on va tenter de cibler dans ce compte rendu. Certes, pour la plupart d’entre nous cette lecture est aussi la première, et inaugure de la plus belle façon notre entrée dans le champ théorique de la psychanalyse. La psychanalyse aurait-elle eu un avenir sans cet apport ? Rien n’est moins sûr…

A la suite de ce premier travail, notre groupe poursuit sa découverte de la chose inconsciente en prolongeant sa réflexion par l’étude de « Totem et tabou », livre écrit par Sigmund Freud et publié en 1923. Dans cette nouvelle aventure, nous souhaitons continuer à vérifier le bienfondé des concepts forts de la psychanalyse. Pour ce faire, nous chercherons à mesurer l’ « actualité » des conceptions Freudiennes dans une approche anthropologique où la dialectique entre le fonctionnement de l’individu et la formation de nos sociétés servira de ressort. Car comme le disait Jean-Jacques Rousseau : « L’homme n'est pas réfractaire à la société ; mais il n'y est pas enclin. Il a en lui les germes qui, développés, deviendront les vertus sociales, les inclinations sociales ; mais ils ne sont que des puissances. La perfectibilité, les vertus sociales et les autres facultés que l'homme naturel avait reçues en puissance ne pouvaient jamais se développer d'elles-mêmes » (Second Discours, première partie).

Le 3 novembre 2009