Hassan Makaremi

Psychanalyste Chercheur Artiste

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Poème: Parle !

publié le:

Parle : d’une hache qui casse les secondes monotones.
D’une chanson qui aspire l’errance quotidienne.
D’une femme qui avale dans la flamme bleue de son regard,
L’ennui de son appel dérisoire.

Parle: de cette montagne dont au sommet,
Le message miraculé de mort ouvre sa bouche.
De la souffrance qui chaque matin se cache,
Dans le miroir transparent de mon essence.
Et parle de la mort de tous mes désirs d’enfance.

Les couleurs sont si claires et les mots si patients,
Dès lors que tu parles.

Hassan Makaremi

1984

Poème: Deux paires d’As

publié le:

Une réponse, non,
Les brouilles de douleur à la limite de chaque respiration.
Seuls, ceux qui se trompent en se contentant de réponse trouvée,
Sont calmes.

A la jonction de deux souvenirs,
Éclair d’une question,
A la longue de crépuscule d’une curiosité,
Je traverse faiblement,
La distance vide, entre, le cri et la respiration,
Sur la confiance de la répétition.
Pour vivre avec les mots et la question,
Seul ceux qui jouissent du moment de l’adieu,
Meurent libres.

A la frontière de la foi,
Le passage d’une roue,
Est plus meurtrier qu’une balle.
Les dictionnaires sont écrits ainsi :
Immense fruit de l’être humain,
Cercle de mots et de relations.
S’il y avait un retour,
Peut être,
Avec l’alibi de faire retarder la douleur,
Jamais on avait échangé les petits bois de la grotte,
Avec l’énergie nucléaire.

C’est trop tard,
La flamme brûlante de la science,
La source liquide de la sagesse,
Et les yeux des enfants qui attendent.

Seuls ceux qui croient,
Trompent la mort.
Un instant, avant qu’elle ouvre sa main :
Deux paires d’As.

Hassan Makaremi

1984

Poème: Mon pays, la terre

publié le:

Mes enfants se grandissent dans mon cœur,
Et moi dans “ Autre ".
Comme les aigles roses contre le vieux châtaignier ?
Ici à hauteur d’idiotie,
Patience et manque de connaissance,
M’habituent à ma maladie cachée.
Comme les souris qui s’enfouissent de peste ?

Dracula vient avec une autre apparence.
Le sang des filles vierges au cours de Prison Evinne,
Dit au soleil,
Si tu le vois,
Nous attendons, le miroir, la lumière,
Un tout petit espoir.

Mes enfants dans mon cœur,
Et moi dans le corps des autres.
C’est la Caravane des rivières orageuses de notre patrie,
La terre, qui produit des nouvelles.
Mon père est mort facilement.
Demain mes oncles aussi.

Mais,
Mes enfants vivent dans mon cœur,
Et moi dans “ Autre ".

Hassan Makaremi
1983

Poème: Pour Nietzsche

publié le:

Jeu le clavier répétitif de mort,
Le dieu est entrain de mourir.
Les scorpions dansent dans la vapeur humide du désert.
Et dessous les icebergs des immenses sous-marins se cherchent.

Jeu le clavier répétitif de mort,
Les glorieuses bougies du mur sacré sont épuisées.
A tel point que les fusils nucléaires n’arrivent pas à les arranger.
Dans l’humidité suspendue des grottes,
Des nouvelles couleurs naissent.

Jeu le clavier répétitif de mort,
Le temple sacré d’orée est déchiré par les aubes.
Et les sangsues des yeux d’ayatollah sucent les cœurs.
Peut être la prochaine fois,
La balle du petit homme ne pardonne pas,
La robe du Pape tachée de pétrole.
Jeu le clavier répétitif de mort,
Le matin se lève sans Dieu.

Hassan Makaremi

1984