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Une rencontre entre les plus anciennes civilisations : la Chine et l’Iran/ UNESCO mai 2009.
Je me sens privilégié d’être parmi vous aujourd’hui pour plusieurs raisons. C’est d’abord un honneur d’être invité par la section culturelle de l’UNESCO, la maison de la culture des peuples de la terre, un haut lieu de culture, et d’intervenir dans une célébration de la diversité culturelle, dont je salue chaleureusement les initiateurs et les organisateurs.
De plus, j’admire les nouvelles initiatives de l’UNESCO, qui ajoute l’intervention de la société civile aux deux acteurs déjà existants : les états membres et la famille de la culture. Si je suis parmi vous en ce moment, c’est en tant qu’artiste, non pas comme représentant d’un état ou d’un gouvernement. Je ressens aussi comme un privilège de pouvoir vous parler de ma façon de voir la calligraphie. Et vous allez voir, si vous voulez bien me suivre, que cela va plus loin que la calligraphie.
Mais je partirai d’abord de ce qu’est la calligraphie : l’art de styliser le symbole écrit, de symboliser les signifiants tels que les images acoustiques, de symboliser les signifiés, les concepts, la pensée, le fruit le plus noble de l’être parlant, en harmonie avec son environnement, comme une marque de sa présence. Enfin, je suis particulièrement honoré d’être aux côtés d’un maître de la calligraphie, un poète, un peintre et en particulier un sage, qui représente la plus ancienne culture de l’humanité, sachant que l’écriture chinoise à ce jour n’a connu qu’un minimum de changements de base. J’aurai l’occasion de me prononcer sur une de ses œuvres de ce dernier d’ici quelques minutes.
À l’occasion du Festival international de la diversité culturelle, l’UNESCO m’a invité pour parler de mon regard sur la calligraphie, une occasion de vous convier avec moi dans un voyage en 5 étapes : de la Perse à l’Iran, de l’art rupestre à la calligraphie, de la calligraphie persane (Nas'taligh) à la calligraphie contemporaine iranienne, un aperçu de mon parcours via le commentaire de quelques-unes de mes tableaux, et enfin un commentaire d’une des œuvres de Maître Fan Zeng. Mais, avant tout, permettez-moi de commencer par la photo d’une œuvre en faïence d’un poème de Sa’adi, un des plus célèbres poètes iraniens du 13èmè siècle, exposée dans un des bâtiments des Nation Unies, à New York. Car cette œuvre montre à quel point la calligraphie Nas'taligh sur un support de faïence, associée au poème humaniste Les enfants d'Adam font partie d'un corps est importante pour l’occasion d’aujourd’hui. A travers cette œuvre apparaît le fil invisible et fin qui relie profondément la calligraphie Nas'taligh, l’architecture, notre environnement, et enfin la peinture et la poésie persanes.
Permettez-moi de le lire en persan, pour que vous entendiez aussi la tonalité, et ensuite la traduction. Vous pouvez d’ores et déjà apprécier le mariage entre la calligraphie, les couleurs de faïences et le poème. « Les enfants d'Adam font partie d'un corps Ils sont créés tous d'une même essence Si une peine arrive à un membre du corps Les autres aussi perdent leur aisance Si, pour la peine des autres, tu n'as pas de souffrance Tu ne mériteras pas d'être dans ce corps »