Comme je suis fleuri aujourd’hui

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Sur la base de ce poème de Sohrab Sepehri  : Comme je suis fleuri aujourd’hui, devant vous une série de tableaux.

Tableau-2 (1)

un film sur le tableau tapie nommé je suis si vert aujourd'hui 

A Golestâneh

Des plaines si vastes !
Des montagnes si hautes !
Comme ça sent l’herbe à Golestâneh !
Je cherchais quelque chose dans ce village :
un rêve peut-être,
un rayon de lumière,
un grain de sable,
un sourire.
Derrière les peupliers,
se cachait une insouciance pure
qui m’appelait.
Je me suis arrêté près d’une roselière,
le vent soufflait, j’écoutais :
Qui me parlait ?
Un lézard glissa.
J’ai repris la route.
Un champ de luzerne sur le chemin,
puis un champ de concombres,
des arbustes colorés
et l’oubli de la terre.
J’ai enlevé mes chaussons
au bord d’un ruisseau
et je me suis assis, les pieds dans l’eau :

« Comme je suis fleuri aujourd’hui
et comme est conscient mon corps !
Je crains la venue d’un chagrin
de l’autre côté de la montagne.
Qui est derrière les arbres ?
Personne,
une vache broute dans le près.
Il est midi, c’est l’été.
Les ombres savent de quel été il s’agit.
Des ombres sans taches,
un coin clair et pur.
ô enfants des sentiments,
c’est ici qu’il faut jouer !
La vie n’est pas vide :
Il y a de la tendresse,
des pommes,
de la foi,
Oui,
il faut vivre,
tant qu’il y a des coquelicots.
Il y a quelque chose dans mon cœur,
comme un bosquet de lumière,
comme un rêve du matin
et je suis si impatient,
que j’ai envie de courir au bout de la plaine,
et aller au sommet de la montagne.
Au loin, il y a une voix qui m’appelle. »