Hassan Makaremi

Psychanalyste Chercheur Artiste

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Phase finale

Mourir, être malade, loin de chez soi, isolé mais sans être seul:

Quel est le souhait d’un malade en phase terminale à l’hôpital, d’origine musulmane, et loin de chez lui, sachant que sa culture, sa langue, sa religion sont différents ? Voici la question qui m’a motivé, en tant que psychanalyste d’origine musulmane, pour réfléchir et préparer cet essai. J’ai également consulté plusieurs amis d’origine musulmane et de cultures différentes. Citons en guise d’introduction quelques unes des phrases phares recueillies:

Omar me dit : "L’hôpital ne signifie pas la même chose pour nous",

Hamed précise : "Chez nous on va à l’hôpital pour guérir et pas pour mourir",

Memmad sourit et dit : "Il y a tellement de gens autour du malade qu’on considère l’événement comme sa troisième fête".

Et je repense à ce poème qui m’est venu à l’esprit dès que je commençai à préparer cet article:

"Mettez mon cercueil sur un sommet, peut être que le vent amènera mon odeur dans mon pays". Je regrette de n'avoir pu discuter de ce sujet avec des amies musulmanes. Peut-être leur sensibilité les freine-t-elles pour en parler. Pour aborder ce question, voici les étapes que je souhaite suivre :

  • - Les musulmans d’aujourd’hui et les pays musulmans,
  • - L'Islam, ses principes et ses tendances,
  • - La structure de la société et les relations sociales,
  • - Le malade et ses proches, les rituels et les cérémonies,
  • - Entendre, amour et liberté comme conclusion.

Les musulmans d’aujourd’hui et les pays musulmans:

On dénombre plus d'un milliard de musulmans dans le monde, répartis sur plusieurs pays et d'origines différentes, arabes mais aussi non-arabes. On constate que les notions de pays arabes ou musulmans ne sont pas correctes. L'influence de la culture de base musulmane n'est pas vécue ou appliquée de la même manière dans chaque région. On trouve aussi bien les pratiquants, que les croyants traditionnels ou les intégristes fanatiques islamistes.

Si l'intégriste est un croyant inconditionnel de sa religion, si le fanatique va jusqu'à l'excès, l'islamiste est assimilé aujourd'hui à l'intégriste fanatique musulman. Pour l'Islam, nous sommes issus d'Allah et à notre mort nous retournons vers lui.

L'Islam, ses principes et ses tendances:

 Tout d'abord Allah a pour l'Islam une définition particulière. Il ne saurait être assimilé au Dieu des autres religions. Le Coran est d'après le prophète une révélation qui englobe et résume les mythologies de la Thorah et de l'Ancien Testament en y ajoutant des textes applicables à la vie quotidienne. Les principes de base y sont: l'unicité de Dieu, le prophète est son messager, il y aura un jugement au dernier jour.

Structure de la société et relations sociales:

Selon le dicton," un Cercueil léger va au paradis". En d’autres termes, un cercueil léger est le signe que la personne a été accompagnée par plusieurs individus jusqu’au cimetière et qu'elle était aimée des autres.

Dans la structure de la société, le respect des anciens est tellement important qu'il n'existe pratiquement pas de maisons de retraite ou de long séjour, car les personnes âgées doivent être prises en charge par la famille. Il serait malvenu de les placer ailleurs.

La présence des personnes âgées au foyer permet à tous les âges une familiarisation à la mort et l’acceptation de la mort comme partie intégrante de la vie.

Leur présence représente un échange de culture et de sagesse, un lien entre les générations, une aide aux tâches quotidiennes, crèche, garderie etc. C'est aussi une certaine garantie pour la continuité de la famille.

La présence au cimetière est traditionnelle les vendredis ou certains jours particuliers afin de ne pas oublier le caractère passager de notre séjour sur terre.

D'où l'importance de mourir chez soi et de voir des proches enterrés dans un même lieu, qui soit un lieu de passage pour que les gens prient pour les morts.

Dans les pays musulmans, l'hôpital est une structure importée de l'occident qui ne repose sur aucun support religieux. Il y est très difficile de concilier les impératifs médicaux (heures de visites délimitées) avec la coutume qui veut que l'on rende visite à toute heure au malade "chez lui".

Le malade et ses proches, les rituels et les cérémonies :

Dans la culture musulmane, on rencontre beaucoup de retenue dans l'expression de la douleur. Celle-ci est le plus possible dissimulée. La relation du sujet avec son corps se fait toujours discrète et retenue ; c'est une affaire personnelle et privée dont on ne parle pas ou peu, même avec ses proches.

Les proches du malade se mettent à son écoute en phase finale et ils l'accompagnent en résolvant les problèmes matériels. Tous les soucis suscités par son état sont remis entre les mains d'Allah. Les proches l'implorent pour l’avenir du défunt après la mort. Ils racontent des souvenirs agréables du passé.

Ils se réunissent en repas collectifs en présence du malade pour que la vie continue. Après la mort, le défunt est lavé et habillé d'un tissu blanc non cousu, en signe d'égalité dans la mort. L'enterrement religieux est obligatoire pour tous et le cercueil est obligatoirement porté sur les épaules. Il est enterré le regard tourné vers la Mecque et sa tombe porte ses dates de naissance et de mort.

En signe de deuil, les proches portent des vêtements noirs pendant des périodes déterminées en fonction de leur degré de parenté. Prenons trois exemples d'accompagnement d'une personne en phase finale.

1 - Un village Kurde de Turquie

Jour et nuit, le village veille à côté du mourant, les femmes le jour, les hommes la nuit. On l'accompagne réellement, on écoute ses mots, on s'occupe de lui comme d'un enfant. Les voisins partagent la souffrance de ses proches. La chambre du mourant se remplit de monde, le soir des hommes et dans la journée des femmes.

Comme à sa naissance, on récite le Coran pour l'aider à mourir. On assiste à des animations, les gens plaisantent et racontent des souvenirs. Une fois la mort venue, il faut prévenir la famille lointaine, tandis que les voisins s'occupent de creuser la tombe. On lave le mort, on donne à manger aux participants, on parle de lui, des souvenirs. Les proches chantent comme on chante sa vie. Ainsi, pour l'individu qui sait d'avance le déroulement de toutes ces cérémonies, y ayant participé auparavant pour d'autres, il est plus facile de mourir.

Les gens rendent visite à sa famille. Le quarantième jour après sa mort,un deuxième repas est organisé au cours duquel on récite le Coran. Puis, après que la première neige soit tombée, la pierre définitive est posée sur la tombe. Le troisième repas aura lieu sur celle-ci.

2 - L'Afrique noire et la confrérie musulmane

On retrouve une certaine pudeur pour exprimer les douleurs et évoquer la souffrance. A l’approche de la mort, l’individu devient sensible aux interdits (vin, etc.). Au cours d’une cérémonie de 40 jours de cérémonie, le Coran est récité. Après la mort, le corps est lavé (ablution), mais on ne doit pas le regarder. Les hommes vont à la mosquée tandis que les femmes restent à la maison. La famille donne aux pauvres et visite les cimetières les vendredis matin. Les tombes sont nettoyées.

3 - Kaboul, il y a 20 ans déjà

A Kaboul, on meurt à la maison, chez soi, et on laisse parler le mourant comme il le souhaite. Il dit ce qu'il a envie de dire. Même si le mourant est à l'hôpital, on fait "comme à la maison", on plaisante, on parle… Après la mort, sur la tombe, on propose des gâteaux aux personnes présentes. On peut acheter des prières pour les proches décédés ou payer quelqu'un pour faire un pèlerinage à sa mémoire.

Conclusion : Entendre, amour, liberté

Comparons deux phrases-types d'un aide-soignant à l'hôpital, s'adressant à un malade d'origine musulmane: "Vous, vous ne mangez pas ça chez vous ?" et "si vous souhaitez manger dites-moi ce que vous aimez ?" Dans la première on entend : "Vous êtes diffèrent, je sais que vous êtes différent, vous voulez manger, mais vous ne mangez pas comme nous. En plus je connais vos coutumes et tout ça m'embête, parce qu'il faut que je m'organise autrement".

Et dans la deuxième phrase on entend : "Vous êtes libre d’avoir envie de manger ou non.

Je vous écoute, ce que vous aimez m’intéresse, et je suis prêt à préparer ce que vous aimez. Je n’ai pas d'a priori sur ce que vous mangez". Il y a aussi d'autres manières de formuler la même question : "Est-ce que vous mangez de tout ?", "Y a-t-il des interdits dans votre religion?" "Etes-vous musulman pratiquant ou non?" Dans toutes ces phrases, on considère qu'un visage ou un nom peuvent automatiquement signifier un pays, une religion, une croyance ou un mode de vie. On ignore qu’il existe des chrétiens en Syrie, des Juifs en Iran, des Orthodoxes en Egypte, des musulmans en Chine et des non croyants et non pratiquants dans tous les pays et toutes les cultures.

Dans un dialogue, on a toujours une chose à dire et une autre à entendre. En revanche, dans l'acte d'écoute, avant tout, nous disposons de a nos oreilles et c’est bien de cela qu’il s’agit aux côtés des malades en phase terminale.

On suggérera dans un cas comme celui-ci le conseil suivant : essayer de faire venir auprès du malade quelqu'un de sa famille qui parle la même langue.

Et je terminerai avec ce poème magnifique d'un grand maître philosophe, mystique et ésotérique perse Moulana Roumi :

"Avoir le même cœur est mieux qu'avoir la même langue.

Il y a des Turcs et des Kurdes qui se comprennent et aussi il y a des turcs qui parlent la même langue mais ne se comprennent pas".

 

 

Où s’arrête la limite?

 La question de la limite, de la frontière, du voisinage, du hors de portée, de l'au-delà... du point de vue psychanalytique, peut être expliquée via les cinq éléments clés : la vie, la mort, le Signifiant, le signifié et le Phallus. Ensuite, la limite de notre expérience : le réel, nous interpellera. " En effet, nous n'avons pas à nous en étonner, le réel est à la limite de notre expérience.", dit J. Lacan, dans le séminaire IV page 31. Partons à la recherche des limites, dans différents champs de nos connaissances et de nos savoirs à ce jour, en quête des signifiants " limite" dans la profondeur du temps, de l'espace, de l'univers, de la vie, de l'Homme, du sujet parlant, du corps, de la psyché, du possible..

Partir sur des relations entre le signifiant, le signifié, la vie, la mort, et le rôle du phallus pour comprendre les champs de chacun et leurs interférences. Comment, à partir de cette limite, " la mort ", le support du signifiant peut-il exister? Finalement nous ne pouvons pas échapper à cette question :" Hors de la "limite du signifiant", l'identification d'une autre "limite" est-elle possible?"

Jacques Lacan, au sujet de S. Freud, nous précise, je cite le séminaire IV page 48: "C'est très certainement ce que Freud nous a apporté sous le terme d'instinct de mort. Il s'agit de cette limite du signifié qui n'est jamais atteinte par aucun être vivant, ou même, qui n'est jamais atteinte du tout, sauf cas exceptionnel, probablement mythique.…". Commentons cette phrase et d'abord que veut dire le signifiant? Une image acoustique, l'origine du langage, ce qui fait que le refoulement originel peut exister.

J. Lacan, dans Ecrits, page 575 : " La chaîne signifiante a été inaugurée par la symbolisation primordiale."

S. Freud espère trouver ce qui est psychiquement inné via la procédure analytique, via la sortie des signifiants ; je cite Freud dans l’interprétation des rêves : " Nous pouvons espérer parvenir, par l'analyse des rêves, à connaître l'héritage archaïque de l'homme, à découvrir ce qui est psychiquement inné…...". L'analyse des rêves en écoutant le discours du sujet : voilà, d'après Freud, l'outil de fouille archéologique pour aller jusqu'au plus profond de l'humanité, aller où il n’existe aucun autre outil que la dimension symbolique : les signifiants nous le permettent. Au-delà des signifiants, il y a des lettres, des chiffres, des symboles purs qui seront le sujet d'une autre recherche, comme l'importance des lettres dans le rêve d'Irma de Freud ou l'utilisation des lettres ou des chiffres symboliques dans les textes sacrés.

La relation entre le signifié et le Signifiant a été présentée par J. Lacan comme S/s. On dit que pour un signifiant S, il y a plusieurs signifiés chez des sujets différents ainsi que pour le même sujet à différents moments. Mais il n'y a qu'un signifiant qui peut avoir le même signifié pour tous et à tout moment : la mort comme non retour, la mort définitive, il n'y a pas d'autre interprétation possible.J. Lacan, séminaire IV, page 48 nous précise: " Ce qui au fond de l'existence du signifiant, de sa présence dans le monde, nous allons le mettre là dans notre schéma, comme une surface efficace du signifiant où celui-ci reflète, en quelque sorte, ce que l'on peut appeler le dernier mot de signifié, c'est à dire de la vie, du vécu, du flux des émotions, du flux libidinal. C'est la mort, en tant qu'elle est le support, la base, l'opération du Saint-Esprit par laquelle le signifiant existe."

Où s'arrête le signifié? Comme précise J. Lacan : "cette limite du signifié qui n'est jamais atteinte par aucun être vivant ou même, qui n'est jamais atteinte du tout, sauf cas exceptionnel, probablement mythique...» Sachant que pour certaines expériences dans ce monde, les mots manquent. "Le rapport sexuel est impossible", ou, sa mise en signifiant est impossible, comme la jouissance de l'autre. Je reviens vers Lacan et les cas d’exceptions: " cette limite du signifié qui n'est jamais atteinte par aucun être vivant ou même, qui n'est jamais atteinte du tout, sauf cas exceptionnel, probablement mythique ". On peut d'ores et déjà parler des différentes catégories d'expériences : les mystiques, les sujets ayant vécus l'expérience de mort imminente EMI / NDE, les prophètes, les sujets ayant des hallucinations (illusion, hallucination, état fiévreux), les sujets drogués, les sportifs de haut niveau, les revenants d'un état comateux, certains cas d'hypnose, d'état second. Ils disent tous qu'ils ne sont pas capables de bien expliquer leur expérience par les mots, ce qui rend l'accueil de leur parole et éventuellement l'interprétation de celle-ci très difficile.

Le point commun des Prophètes, des mystiques et des psychotiques est que le lien entre le signifiant et le signifié est rompu. Pour le psychotique, la chaîne du parler se présente sans limite et sans vectorisation. La psychose fait perdre le lien entre la cause et l'effet, les signifiants se coupent de la réalité. Quelle est la limite entre délire et non délire ? Le délire du névrosé, qui sait qu'il délire car le découpage signifiant- signifié est toujours là, d'une part, et le délire du psychotique et les discours des mystiques et prophètes qui n'ont pas de doute car le Signifiant est devenu réel, d'autre part. Ainsi les deux témoignages, dans la Bible: "Au commencement était le Verbe" et dans le Coran: " Soit et il devient".

La métaphysique rend la mort flottante, non certaine, la fait reculer, la fait inventer. Elle fait inventer les concepts comme la vie après la mort, l'âme, l'esprit, la réincarnation. Pendant la période de l'adolescence, l'hésitation sur les questions fondamentales, sur la vie, sur la mort, d'où je viens, à quoi ça sert…, l'effet de la recherche d'identité, relèvent d'une part de cette relation du lien entre des signifiés, des concepts et d'autre part de l'identification, de l'effet du signifiant ou du? nom du père.

Quelques mots sur la formation de l'inconscient et sur le rôle du Phallus.

  • Castration: Découverte de la limite
  • Privation: Découverte des champs du manque
  • Frustration: découverte des champs de l'existence

relation entre la castration, la frustration et la privation

 

J. Lacan précise: " le phallus est le symbole d'un objet imaginaire".

La Castration : manque symbolique d'un objet imaginaire ( ex: manque symbolique du phallus comme d'un objet imaginaire) selon J. Lacan: "la castration est la soumission du sujet au signifiant." Pour le nommer, donner un signifiant, mettre en évidence la vie. (?)

La Frustration : manque imaginaire d'un objet réel (ex. : j'ai l'impression que je manquerai d'oxygène…).

La Privation : manque réel d'un objet symbolique (ex. : être privé du tissu de la robe de la mère).

Le phallus, cette différence qui fait la différence :

schema phallus mere enfant

Notre expérience et sa limite : le Réel, quelques exemples.

1 - Malgré la définition claire de la structure - névrose, perversion et psychose, nous trouvons l'état limite,... : situation limite, patient limite, limite d'analysable, limite entre des structures, limite entre pathologie et non-pathologie, à tel point que dans SDM IV, l'association des psychiatres américains ne donne pas un nom pathologique précis, mais propose ? un lien entre les traitement et les symptômes.

2 - Pour l'Homme, lequel de ces signifiants est le plus juste? Individu, sujet de désir, personne, citoyen, moi, prénom + nom ou nom de famille, conscience de soi, être social ou d'après S. Freud, être de frontière. Quelle limite peut-on lui donner pour le designer ?

3 - Réalité interne et réalité externe : frontière du corps. 

frontière du corps
J. Lacan :" Le corps fait le lit de l'Autre par l'opération du signifiant". L'Inconscient est structuré comme un langage. Cette structure définit la typologie de l'organisation fondamentale des signifiants. La formation de l'inconscient pendant la vie d'un sujet, comme un système qui fonctionne avec les signifiants, lie l'inconscient avec deux éléments de base à l'extérieur : le corps et le conscient. L'inconscient est structuré comme un langage et "A" est le trésor des signifiants, car s'il était structuré sur les signifiés, il variait pendant la vie d'un sujet; la base le plus solide est le nom du père, un signifiant non changeant, qui fonde l'identité du sujet. ?

4 - La vitesse de la lumière : la limite admise des sciences (physiques) est la vitesse de la lumière, momentanément acceptée comme la base de calculs, des théories, des hypothèses, ainsi que de nos imaginations. A ma connaissance, il n'y a aucun scénario, ni film, ni production artistique, qui développe le moment de la traversée de cette limite de la lumière, mais il y a des exemples pour illustrer le moment d'arrivée à cet au-delà de la vitesse de la lumière. On imagine l'avant, l'après, mais pas le pendant.

5 - Quelques exemples de l'effet de frontière et de la limite dans le champ social :

5.1 - Le clonage comme la limite de l'individu. C'est la première fois que cette limite est franchie : un prénom et un nom ne peuvent pas identifier un individu ; les deux personnes physiques sont le même individu avec la même définition de lien entre les générations. Autrement dit, le clonage casse la limite de l'autre, la chaîne de générations, père - enfant, frère et sœur, la question du vivant et de la mort, nom du père, et la place dans l'espace - temps. Le clonage est au bout d'une chaîne des tabous dans notre histoire : toucher le corps de l'autre par un autre qu'un membre de la famille, le voir nu, l'autopsier, greffer des organes, écouter l'intimité, les autres, et leurs rêves, greffer un organe issu d'un clone et finalement cloner l'être humain. Le problème de base n'est pas chaque nouvelle étape, mais de savoir pour quelle raison, pour quelle utilité, quel objectif. La question de base est comment arrêter la procédure? Comment modifier le tir? Jusqu'à maintenant, nos expériences individuelles pour aller au seuil de nos limites étaient des seuils individuels, limites de l'être humain : des exemples dans le cirque, l'expérience limite de la solitude, les jeux olympiques, les voyages dans l'espace. Ces expériences étaient bien vues par nous, mais le clonage est une affaire collective.

5.2- Chosification de la mort : sans entrer dans le détail, je vous fais remarquer que, au retour de l’expérience des camps de concentrations, le discours, la mise en parole, deviennent impossible pour les sujets.

5.3- Les experts juridiques, dans leurs rapports utilisent moins de cent signifiants bien identifiés, à la limite des mathématiques ; plus le jugement se rapproche des cas graves, plus les signifiants deviennent précis.

5.4 - Phénomène de lutte contre la frontière : médecins du monde, médecins sans frontière. D'une part, la globalisation, d'autre part, l'absence de frontière, deux camps qui se battent. Pourtant tous deux parlent de suppression des frontières.

5.5 Limites de l'Europe : je cite Le monde du 5 janvier (ANNEE ), Casanova, au sujet de l'Europe et de la Turquie: "… on voit bien là pourquoi la question des limites mène à celle de le nature de l'Europe…".

5.6 Argent : un signifiant bien quantifié, qui dit toujours la même chose, peut devenir le Dieu de la mondialisation d'un coté et la vie (l’agent) sans frontière de l'autre coté. Hélas le choix de l'argent est plus simple. Exemple : le Dollar et l'Euro à la place d’un projet social commun. Car comme nous dit Tolstoï en préface de son livre Guerre et Paix, je cite de mémoire: «  Je me demande pourquoi les méchants se réunissent plus facilement que les bons ». L'argent est plus palpable, plus concret que la vie : contraire de la mort.

6- Limite et mathématique:Sans titre 1

Pour définir la limite, la théorie mathématique utilise l'infini, un symbole, un signifiant avec autant de signifiés que d'êtres humains.

III - La limite est finalement la limite du signifiant. Prenons un exemple :

Deux sujets se parlent, la discussion porte sur le sujet "qu’est- ce que l'univers?". Ils ont cent signifiants communs. Leur possibilité de se comprendre et de passer le message est très limitée. Le même cas avec 10000 signifiants communs, donne un autre champ de vision et de compréhension. La quantité de signifiants communs, est le seul élément mesurable des limites. On élargit ce raisonnement, en passant à plusieurs êtres parlants et même à 6 milliards et on ajoute le concept du temps : l'ensemble des signifiants produits et diffusés et compris, alors nous pouvons imaginer le volume du champ large de la limite dans l'avenir. D'une part, le nombre des êtres vivants parlants augmente, leurs communications également ; ils apprennent à parler des langues différentes, ils partagent de plus en plus de signifiants, d'autre part, les signifiants anciens, sont redécouverts par des recherches. Les champs de recherche échangent entre eux davantage de signifiants, les volumes de signifiants en circulation via la technologie moderne (internet) augmentent. C’est le sens définissable du progrès, de l'évolution de l'avancement : élargir la frontière des signifiants, repousser la mort. Une guerre entre la mort et la vie, la vie, la quantité de signifiants                                                           Sans titre

 

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Des assiettes minimalistes

HAS46

« L’année dernière, j’ai pour la première fois exposé mes peintures. Michel Bernardaud est passé à la galerie et… m’a demandé de réaliser un service de table. L’idée m’a plu. J’aime la consistance de la porcelaine. Pour moi, des assiettes doivent avoir du poids et être blanches, il peut y avoir des motifs, bien sûr, mais j’ai besoin de voir ce que je mange. De là sont nées les Satrapi Sisters. Ça a été un luxe de travailler avec des artisans passionnés. Quand les assiettes et les tasses, avec leurs petites figurines qui se dévoilent dans le fond - clin d’œil aux gobelets à saké qui m’amusent beaucoup - sont sorties, c’était exactement ce que j’avais imaginé, dessiné ! »
3 recettes persannes

Glaces au safran et à la rose
Joujeh kabab et riz au safran
Galettes aux herbes et yaourt à l'ail

Son adresse préférée : le Mazeh
C’est à lui qu’elle fait appel pour ses premières. Elle l’a même emmené dans ses bagages au Festival de Cannes. « Mes producteurs américains m’en parlent encore avec des trémolos dans la voix », s’amuse-t-elle. (The Voices, son dernier film, produit aux États-Unis, sortira en France au début 2015, NDLR). C’est le chef du Mazeh qui a fait « bonne mesure » pour ses recettes.
65, rue des Entrepreneurs, 75015 Paris. www.mazeh.com

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