Portrait de Masrour Makaremi et de son vin perse : Cyrhus

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Laissez-moi vous conter une magnifique histoire autour d’un cépage planté dans le bergeracois et qui à la base, n’a rien à faire ici. Cette histoire, c’est bien plus que du vin, c’est l’histoire d’une famille, d’un homme et finalement d’une civilisation : Cyrhus Wine est une ode à l’Iran, le pays de naissance de Masrour Makaremi, pourfendeur de bonheur.

Cette histoire est née en Iran il y a plus de sept mille ans, berceau de la viticulture mondiale où ont été retrouvé des traces de rites et autres traditions liés au vin. L’occasion de penser que nous ne sommes finalement que très peu de chose dans l’Histoire.

Né dans la ville iranienne de Chiraz – nom tout trouvé – dans une famille engagée dans l’opposition politique aux mollahs afin de défendre leur liberté et leurs idéaux, Masrour Makaremi est arrivé en France à l’âge de 10 ans avec son père et sa sœur suite à la perte de sa mère, alors emprisonnée. Arrivée dans la douleur mais avec un regard neuf sur notre pays et notre manière de vivre, il s’oriente vers des études scientifiques puis devient spécialiste en orthopédie dento faciale-orthodontie avant de venir s’installer il y a quelques années à Bergerac pour créer son propre cabinet. Avec également un bagage de neuroscientifique, (excusez du peu !) il développe en parallèle de son cabinet une start-up dédiée au développement de technologies d’intelligence artificielle au service de la médecine.

Quel rapport avec le vin ?

Les histoires liées au vin commencent toujours avec une rencontre. Pour Masrour, ce sera celle de son beau-père. Etant un grand amateur de vins et épicurien dans l’âme, il lui a fait découvrir de nouveaux horizons et petit à petit, il a affiné ses goûts et son palais. Voulant rendre en quelque sorte à la France ce qu’elle lui a apporté dès son arrivée, une idée est née au fond de lui il y a presque 15 ans et a su germer tranquillement durant toutes ces années : marier ses deux cultures qui lui sont si chères : la Perse et sa France adoptive. Mais par quel moyen ? La vigne bien sûr ! Et la création d’un vin totalement atypique, qui serait à lui seul le symbole parfait de ces deux mondes réunis dans un verre, à l’unisson du battement de cœur de l’Homme. Une sorte de renaissance historique en hommage à la plus vieille région viticole de l’Humanité.

Voici comment est tout naturellement née l’idée de Cyrhus. Le nom tout d’abord. Cyrhus, en hommage à Cyrus le Grand, célèbre et grand roi perse et avec un H en guise de clin d’œil au cépage Shiraz.
En association avec Grégory Dubard (Vignobles Dubard), il a décidé de planter deux hectares de Shiraz en 2016. N’ayant comme seul but pour cette première cuvée que la recherche du meilleur, Masrour et Grégory ont laissé le temps faire son œuvre et c’est avec la récolte 2019 que seules 559 bouteilles seront vendues uniquement via le site internet www.cyrhus-wine.com en juin prochain. Le nombre de 559 n’ayant pas été choisi au hasard, il s’agit là encore d’un clin d’œil à la date du début de l'empire Perse, né en -559 avant notre ère et mené par Cyrus-le-Grand. Ne nous trompons pas : il ne s’agit pas là d’une ultime niche marketing destinée à faire prendre de la valeur à des bouteilles en série ultra-limitée. Non, la démarche de Masrour, pour avoir passé une journée en sa compagnie et celle de ses proches afin de m’expliquer son histoire et celle de son vin, n’a pour autre visée qu’une utopie rare en ces temps un peu troublés : le partage et la reconnaissance de deux mondes réunis par le vin.

Jamais très loin de lui, son père, Hassan, psychanalyste mais aussi artiste et poète ayant exposé à l’UNESCO et militant des Droits de l’Homme, est un homme bienveillant. Il suffit de croiser son regard pétillant pour comprendre la gentillesse et l’humilité qui l’animent. A eux deux, on comprend ce que le mot humilité signifie.

L’idée de planter de la Shiraz au milieu d’une appellation plutôt habituée au merlot ou au cabernet sauvignon n’est pas dénuée de sens. Tout d’abord parce que le type de sol argilo-calcaire et graveleux de la région est plutôt propice à un développement de ce cépage, et d’autre part parce que c’est une région qui est assez ouverte aux essais hors-cadre et hors cahiers des charges traditionnels. C’est donc tout un symbole que d’avoir planté cette vigne à cet endroit-là.

 

Masrour et ses amphores

L’autre idée de Masrour, non content de créer un vin aux symboles multi-culturels, a été de recréer le goût des vins perses de sa région natale comme au temps de Cyrus-le-Grand. Afin de se rapprocher au maximum des standards de l’époque, il a fait vieillir son vin uniquement dans des amphores en terre poussant le détail des arômes les plus authentiques de l’époque en faisant produire des amphores avec une température de cuisson modérée. En effet, une amphore est ni plus ni moins une poterie, très technique certes dans sa réalisation, mais qui nécessite une chauffe pour cuire la terre. Tout comme les barriques en bois, il est possible de choisir son type de cuisson mais pas du tout pour les mêmes raisons. Autant avec une barrique, on cherche à rendre le vin plus ou moins tannique, plus ou moins vanillé, fumé et j’en passe. Autant avec une amphore, la pièce de terre cuite ne va pas apporter d’arômes particuliers en elle-même mais c’est l’échange avec l’oxygène qui va rendre le vin qui y vieillit, plus ou moins fruité, plus ou moins oxydatif. Plus l’amphore est cuite à forte température, moins elle sera poreuse et l’échange avec l’oxygène sera réduit. En revanche, comme l’a fait Masrour avec ses amphores, moins forte sera la température de cuisson, plus la terre sera poreuse et donc l’échange avec l’oxygène sera grand et c’est là toute la difficulté des choix que doit faire un vigneron dans l’optique du vin qu’il souhaite produire. Rien n’est donc laissé au hasard pour la création de ces quelques 559 premières bouteilles.

Si vous êtes l’un des heureux futurs acquéreurs d’une bouteille de Cyrhus, je ne peux que vous conseiller ces deux recettes que nous avons réalisées avec Sandie, la femme de Masrour et le beau-père de ce dernier.

Le Tahdig

Littéralement fond de casserole c’est un plat typiquement iranien à base de riz safrané avec une croûte bien croustillante sur le dessus qui demande malgré tout un peu de technicité pour arriver à un tel résultat. Le riz se cuit à l’étouffée pendant une heure, formant ainsi une croûte dorée au fond du faitout. Pas de secret dans la cuisine à travers le monde : du beurre pour décoller facilement et donner un croquant incomparable à cette sorte de gâteau de riz croustillant. C’est délicieux avec le goût du safran incomparable.
Afin de rester sur le thème du mariage des cultures, accompagnez-le comme j’ai pu le déguster, avec de belles tranches de magret de canard du Périgord.

 

Le Tahdig

Le riz à l’Iranienne

Avec une cuisson en cocotte, là encore du safran. Rien de bien compliqué. Mais tout réside dans le dressage aussi joli que coloré et avec une explosion de saveurs. Placez votre riz en dôme au centre d’un plat rond. Rajoutez par-dessus des grenades, des amandes, des pistaches torréfiées et concassées, faites des petits tas, tout autour par-dessus le dôme de riz, laissez libre court à votre imagination pour faire des motifs.

Faîtes la rencontre de Masrour, le vendredi 11 juin à 19h

Toutlevin vous invite à rencontrer Masrour Makaremi à travers son premier webinaire. Notre rédactrice en chef Charlotte accompagnée de Masrour, va vous transporter au cœur même de la naissance du vin, de sa culture dans la Perse antique à son renouveau avec le vin Cyrhus. Afin d’en apprendre davantage sur cette culture millénaire, nous vous donnons rendez-vous le vendredi 11 juin à 19h.
Pour y participer, rien de plus simple inscrivez-vous ci-dessous !

 

https://www.toutlevin.com/article/portrait-de-masrour-makaremi-et-de-son-vin-perse-cyrhus?fbclid=IwAR3Zy_sWttS_UR5b67ZZ5-ZxWhRLaWD410VLpKJ9sAl7y4RZvgp9r1J91SU